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La presse en parle
11 décembre 2013

La voix du Nord : 10/12/2013

 

Lundi matin, Valérie Lesaicherre, créatrice de la société Val’Cartonne à Villeneuve-d’Ascq, a expliqué, dans ses locaux, son parcours de vie à une trentaine de femmes. Ces dernières avaient été invitées par l’association Initiatives plurielles qui accompagne des femmes dans leurs créations d’entreprises. La rencontre clôturait le mois de l’économie solidaire et avait pour objectif d’évoquer l’entreprenariat au féminin.

Une trentaine de femmes ont écouté Valérie Lesaicherre parler de son parcours.

Val’Cartonnne a été, en 2005, la première société de fabrication de meubles en carton dans la région. Depuis, d’autres se sont ouvertes (dont une sur le littoral, par une élève de la Villeneuvoise), mais Valérie Lesaicherre reste bien une pionnière dans la filière. Elle a cru en son projet jusqu’au bout, malgré tous ceux qui ont tenté de la dissuader, « parce qu’on m’a pris pour une farfelue et que personne ne faisait ça, il y a huit ans » avoue-t-elle. Pour les femmes présentes dans son atelier lundi matin, et encore plus pour les jeunes de l’école de la 2e chance de Roubaix, Valérie Lesaicherre est un exemple. Parce que, encore aujourd’hui, les femmes sont moins nombreuses à la tête des entreprises que les hommes.

« Les femmes sont autant que les hommes à vouloir créer leur entreprise, indique Fatiha Legzouli, directrice de l’association Initiatives plurielles. Mais, finalement, elles ne sont que 30 % à aller jusqu’au bout. Le gouvernement voudrait que ce chiffre passe à 40 % d’ici 2017. Nous, depuis quinze ans, nous voulons répondre à ce problème en montrant que c’est possible de concilier vie professionnelle et vie familiale, qu’il y a des moyens de gagner du temps, d’organiser sa vie de femme et de chef d’entreprise. »

Valérie Lesaicherre prouve aussi qu’on peut vivre de sa passion dans une petite entreprise à sa mesure. Si ses débuts ont été difficiles -la première année, elle n’a quasiment rien gagné- aujourd’hui, elle travaille moins et a arrêté les semaines de 80 heures après la naissance de son premier enfant. Dorénavant, son activité tourne moins autour de la création sur mesure que grâce à la formation des professionnels comme les animateurs de centres sociaux, de centres de loisirs, les éducateurs spécialisés, dans la réinsertion, le milieu pénitentiaire ou encore la protection de la jeunesse. « Finalement, je préfère la formation à la création, avoue-t-elle. C’est moins dépressif, ça me correspond plus, je ne suis pas seule dans mon atelier. »

Mais pour elle, être femme, maman et chef d’entreprise reste difficile. « Aujourd’hui, j’ai deux jobs, un ici et un à la maison : j’ai le linge, le bébé, le conjoint, la maison à gérer… Mais je ne me mets plus la pression et je ne me laisse plus envahir par le travail chez moi. » Valérie Lesaicherre vit de son activité, sans se dégager un salaire mirobolant, mais elle préfère être chef d’entreprise que salarié : « En tant que chef d’entreprise, on fait trois fois plus de choses qu’en tant que salarié. Mais on fait ce qu’on aime, on vit de ses tripes, on est indépendant. Même si le sentiment d’être libre est faux, on ne l’est pas vraiment. »

De nombreuses questions lui ont été posées, portant sur sa formation, ses diplômes, son salaire, son artisanat. Et c’est Fatiha Legzouli qui a conclu cette rencontre. « Les trois quarts des femmes que l’on rencontre n’ont pas de formation en gestion mais savent s’entourer. La question du diplôme ne se pose pas, tout dépend du projet. Et pour le mener à bien, il existe des prêts d’honneur, à 0 %, à destination des femmes. Mais elles osent moins emprunter que les hommes. » Peut-être celles qui ont écouté Valérie Lesaicherre lundi matin oseront prendre le risque.

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http://www.lavoixdunord.fr/region/villeneuve-d-ascq-chef-d-entreprise-au-feminin-ia28b50417n1765851

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